Accueil > Actions et formations > Actions > Marathon orthographique > Marathon orthographique : Présentation générale

Marathon orthographique : Présentation générale

Publication : par Nathalie Belliard

 

imprimer

Le « Marathon orthographique » de l’académie de Versailles

 

L’enseignement de l’orthographe : une priorité académique de premier plan, une compétence scolairement nécessaire, socialement indispensable !

Fondamentale pour accéder à la maitrise de la langue écrite, l’acquisition des compétences orthographiques nécessite un enseignement spécifique rigoureux, ainsi qu’une pratique scolaire régulière et exigeante pour que les élèves puissent acquérir l’autonomie dont ils auront besoin tant dans leur parcours scolaire que dans leur vie sociale. Le niveau de compétences observé tout au long de la scolarité et l’importance des difficultés repérer chez nos élèves, mais aussi au-delà de l’école, dans l’ensemble de la population adulte, nous appellent à engager une mobilisation d’ampleur pour renforcer et dynamiser l’enseignement de l’orthographe dès l’école primaire.

Objet d’importants débats pédagogiques et didactiques, cet enseignement a donné lieu à des pratiques scolaires hétérogènes. La mise en œuvre des programmes 2008, intégrant le socle commun de connaissances et compétences, doit permettre de redonner à l’enseignement de l’orthographe toute l’importance qui lui revient.


Un enseignement nourri d’une pratique régulière

A la croisée des activités de lecture et d’écriture, l’enseignement de l’orthographe doit articuler : un enseignement structuré, des activités spécifiques d’entrainement, d’automatisation et de mémorisation, des situations de réinvestissement et de vigilance orthographique, ainsi qu’une attention particulière et permanente aux écrits scolaires, individuels et collectifs, qu’ils émanent des élèves ou de l’enseignant.

Mobilisant des capacités phonographiques, lexicales, syntaxiques, morphologiques mais aussi cognitives, l’enseignement de l’orthographe fait l’objet depuis cette rentrée, d’une impulsion académique spécifique et d’un accompagnement renforcé des équipes pédagogiques pour répondre aux enjeux qui sont les siens.

Le marathon orthographique

 « Le marathon orthographique », propose tout d’abord à toutes les classes de CE2 volontaires, une mobilisation régulière des acquisitions orthographiques dans des activités écrites variées. Par la suite les classes de CM1 et CM2 seront visées.

 Loin d’une initiative ponctuelle, cette priorité constitue un axe de travail inscrit dans la durée qui prend place dans le plan académique de lutte contre la difficulté scolaire et de prévention de l’illettrisme.

Le fonctionnement orthographique de la langue écrite.

L’orthographe française n’est ni systématique ni arbitraire. Elle relève d’un « plurisystème » (cf N. Catach) dans lequel coexistent :

- Des fonctionnements majeurs (notion de régularité ou de fréquence) comme celui qui assure la liaison grapho-phonétique.

- Des fonctionnements seconds, comme celui qui permet les marques morphologiques.

- Des fonctionnements hors-système : ceux qui explique dans un mot la présence de lettres étymologiques, voire historiques.

 

Les phonogrammes correspondent aux graphèmes (ensemble de lettres) qui transcrivent les phonèmes (sons).

Les morphogrammes (ou graphèmes non chargés de transcrire les phonèmes) sont des suppléments graphiques qui assurent diverses fonctions :

- Marques finales de liaison : par exemple, la finale muette d’un mot.

- Marques grammaticales : comme les marques de genre, de nombre, de formes verbales.

- Marques finales de dérivation : grand-grandeur

- Marques internes de dérivation : main – manuel

 
 
 
 
 


L’orthographe est ainsi OBJET d’enseignement quand il est travaillé lors de séances spécifiques qui doivent être menées très régulièrement ; il est OUTIL au service du fonctionnement de la langue écrite quand il est mobilisé dans des séances de lecture et de production de texte. L’enseignement et la pratique de l’orthographe doivent s’inscrire dans cette double dimension : objet d’enseignement / outil de lecture et de production d’écrits.

La réflexion pédagogique collective au sein des conseils de cycle, méritera d’être approfondie en exploitant notamment la brochure « l’orthographe et son enseignement », ainsi que des points de points de vigilance figurant dans le plan contre la difficulté scolaire. 

 

Les programmes 2008 à l’entrée du cycle 3

La question de la maîtrise de l’orthographe est au cœur des programmes 2008 qui précisent qu’au cycle 3, une attention permanente est portée à l’orthographe. La progressivité des apprentissages, par rapport au cycle 2, est bien marquée. Il est en effet question, au cycle des apprentissages fondamentaux, de développer l’attention à l’orthographe et de mettre progressivement en place les moyens de la contrôler. Pour y parvenir, les activités d’écriture, la copie et la mémorisation de mots sont des voies à privilégier.

 

Quelles attentes au cycle 3 ?

Pour réaliser l’objectif fixé, des préconisations précises sont faites : la pratique régulière de la copie, de la dictée sous toutes ses formes et de la rédaction ainsi que des exercices diversifiés. La notion de régularité dans les pratiques est essentielle. Ce n’est qu’à ce prix que la fixation des connaissances acquises est possible. C’est bien l’automatisation des graphies correctes qui est visée. Elle nécessite de la part des élèves l’utilisation d’outils appropriés. Les champs de l’orthographe grammaticale et de l’orthographe lexicale sont investis. C’est par l’entrainement régulier et l’application des règles orthographiques et des régularités que les savoirs doivent se mettre en place. 

Ainsi les compétences attendues à la fin du CM2 dans le cadre du socle commun de connaissances et de compétences et de culture : orthographier correctement un texte simple de dix lignes – lors de sa rédaction ou de sa dictée – en se référant aux règles connues d’orthographe et de grammaire ainsi qu’à la connaissance du vocabulaire pourra être mise en place de manière effective chez les élèves.

 

Le CE2 une classe charnière !

Au CE2, niveau de classe concerné par le Marathon, les élèves doivent pouvoir écrire, sans erreur sous la dictée, un texte d’au moins cinq lignes en mobilisant les connaissances acquises en vocabulaire, grammaire et orthographe. C’est une spécificité importante de l’orthographe que de se nourrir des apports de l’ensemble des domaines d’enseignement qui concourent à la maîtrise de la langue française. Le « Marathon orthographique », en proposant une approche tout à la fois ludique et rigoureuse mais surtout variées de l’orthographe, participe à cet objectif.


 

 

Enseigner l’orthographe : Une nécessité absolue !

Pour mettre en œuvre efficacement cette orientation, il convient de connaître et de mobiliser : les composantes de l’enseignement de l’orthographe, les choix pédagogiques référés aux résultats des élèves, les modalités de mise en œuvre des démarches pédagogiques en classe.

Que faut-il articuler ?

- Le courant linguistique, privilégie la possession de l’écriture phonétique. Cette dernière est complétée par la connaissance des autres catégories de notre système d’écriture telle que les marques lexicales ou grammaticales, les homophones... Ces connaissances permettent de comprendre comment fonctionne notre orthographe qui repose aussi sur des éléments historiques et étymologiques.

- Le courant privilégiant orthographe et sens indique que l’orthographe est organisé selon un système qui fonctionne selon deux axes : l’axe vertical des substitutions en appui sur le rôle, le sens des mots (poids / pois), et l’axe horizontal, celui des relations entre les mots, en appui sur la grammaire (un ami sincère / des amis sincères)

- Il convient de tirer de ces éléments théoriques des orientations pratiques pour enseigner de manière efficace l’orthographe du CP au CM2.

- Il est nécessaire de réconcilier les élèves avec l’orthographe, de les doter d’un comportement et d’un raisonnement orthographiques efficaces, et de redonner à l’orthographe sa place de composante fondamentale de la langue écrite, à la croisée des activités de réception et de production.

Des préconisations :

 

- Eviter d’éclater l’orthographe en une succession et une juxtaposition de règles, sans relation les unes avec les autres et qui gênerait toute vision globale du système. Il sera utile dans cette optique de ne pas multiplier précocement les irrégularités avant même que la règle générale soit constituée et stabilisée.

- Combiner les deux approches théoriques ; articuler le principe phonographique et le principe sémiographique, de telle sorte à faire apparaitre aux élèves la double fonction des lettres : la traduction des sons et celle du sens, simultanément, afin de leur faire découvrir et comprendre le fonctionnement du français écrit.

 

- Proposer des activités structurées, progressives, d’analyse, d’automatisation et de mémorisation, en portant une attention à tous les écrits rencontrés.

- Varier les démarches d’apprentissage, en plaçant l’élève en situation d’identifier et d’interpréter ses erreurs, ainsi que d’argumenter ses choix orthographiques, mobilisant des savoirs construits et mémorisés.

- Travailler systématiquement la mise en œuvre des compétences orthographiques dans des contextes et des tâches variées afin de solliciter la vigilance orthographique.

- Concevoir une progressivité du CP au CM2 pour mobiliser régulièrement les connaissances orthographiques antérieures.

- Exploiter la catégorisation des erreurs, afin de faire prendre conscience de l’organisation du système graphique français.

 

 

Les dictées

Activité emblématique de l’enseignement de l’orthographe, la dictée est trop souvent réduite à une activité d’évaluation. Si nous voulons qu’elle soit pleinement utile, il convient de passer d’une logique d’eacute ;valuation à une logique d’apprentissage. Pour cela, il faut installer des dictées qui suscitent la réflexion des élèves, qui développent des analyses et des stratégies, au lieu de s’en tenir aux seules dictées de contrôle. De même l’analyse des erreurs permet une exploitation pédagogique riche d’enseignement.

La dictée doit donc devenir avant tout, une situation d’apprentissage :

- La phase de préparation constitue un moment fort de mobilisation des acquis grammaticaux et lexicaux.

- Les démarches et stratégies de relecture d’une dictée doivent être mises en avant et véritablement enseignées.

- La phase explicative des corrections revêt une grande importance : dans l’acquisition de stratégies, dans la construction des liens de cause à effet.

- La correction de chaque erreur par l’élève fait partie du temps d’apprentissage.

 

La fréquence et la régularité des dictées sont indispensables pComic Sans MS">Les séances de grammaire, conjugaison et vocabulaire doivent contribuer à fixer les connaissances dans la perspective de mieux maitriser la langue écrite. Les séances de rédaction seront l’occasion de mobiliser les connaissances acquises, même si ce n’est pas leur objectif premier ; il faut entraîner les élèves à soutenir leur our rendre tout entrainement de l’orthographe efficace. Il faut donc privilégier des dictées courtes, régulières, fréquentes, plutôt que des dictées longues ou espacées. Il convient aussi de varier les types de dictées afin de multiplier les stratégies et les compétences à acquérir.

Quelques exemples de dictées : la dictée préparée ou non préparée ; l’autodictée ; la dictée enchainée ou dictée en randonnée ; la dictée négociée ; la dictée à quatre temps ; la dictée à choix multiples ; la dictée piégée. Retrouver ces repères détaillées dans les documents d’accompagnement sur le site de la Direction académique du Val d’Oise (www.ia95.ac-versailles.fr)

 

 

 

Menu